Une déclaration de l’Alliance canadienne de l’autisme | Avril 2025
L’autisme n’est pas une épidémie. Ce n’est pas une maladie. Il n’est pas causé par les vaccins, et il n’y a certainement pas lieu d’en avoir peur.
Pourtant, des discours récents, influencés par la désinformation qui circule aux États-Unis, ont ravivé des mythes néfastes et des récits dépassés qui menacent de saper des décennies de plaidoyer, de progrès scientifiques et de renforcement des communautés.
Les faits sont importants. À une époque où la confiance à l’égard des institutions publiques est déjà affaiblie, les faits sont plus importants que jamais. Voici donc les faits.
L’autisme est une condition neurodéveloppementale complexe et diverse. Il affecte la façon dont les personnes communiquent, apprennent et font l’expérience du monde. Il n’y a pas deux individus identiques. Les besoins en matière de soutien peuvent varier considérablement, depuis les personnes qui ne parlent pas et qui ont besoin de soins tout au long de la vie jusqu’à celles qui arrivent à vivre de manière autonome avec les aides appropriées. Une proportion importante de personnes autistes vivent aussi avec des conditions concomitantes, comme le TDAH, l’anxiété ou une déficience intellectuelle.
Au cours de la dernière décennie, la définition scientifique de l’autisme s’est élargie pour englober un spectre plus large de présentations neurodéveloppementales, reflétant ainsi les progrès de notre compréhension de son hétérogénéité cognitive et comportementale. Parallèlement, nos systèmes ont amélioré leur capacité à identifier et à soutenir les personnes qui ont longtemps été négligées : les femmes, les personnes de genre divers et les communautés racialisées.
Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles nous voyons les chiffres augmenter.
Au Canada, selon une estimation tirée d’un rapport de l’Agence de la santé publique du Canada datant de 2019, environ un enfant sur 50 reçoit un diagnostic d’autisme, mais il s’agit sans doute d’une sous-représentation, en raison de limites méthodologiques et de l’absence de données dans plusieurs provinces. Notre prévalence réelle pourrait être plus proche des estimations récentes des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, qui font état d’une prévalence d’un enfant sur 31. Dans certaines provinces, les taux sont même plus élevés; par exemple, le ministère du Développement de l’enfant et de la Famille de Colombie-Britannique signale qu’un enfant sur 25 reçoit des services d’aide liée à l’autisme. Ces chiffres reflètent de réels progrès en matière de sensibilisation, d’inclusion et de diagnostic précoce, ainsi qu’un élargissement de la définition de l’autisme par la communauté médicale. Ils mettent également en évidence une vérité simple : presque tout le monde au Canada connaît ou aime une personne autiste.
De façon plus importante encore, ces chiffres n’indiquent pas un problème. Ils indiquent une responsabilité. Une responsabilité de veiller à ce que nos systèmes d’éducation, de santé et sociaux soient prêts à soutenir les personnes autistes à tous les âges et à tous les stades de la vie. En fait, ils ne doivent pas seulement les soutenir, mais les inclure, pour bâtir des systèmes équitables, réactifs et reflétant la diversité de la communauté de l’autisme.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce n’est pas de la peur, mais d’actions.